Qu'il me laisse le temps

Qu'il me laisse le temps
De rencontrer celui
Qui lui ressemblera.
Qu'il me laisse le temps
De supporter l'oubli.

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Ne plus rêver de son sourire
Et ne plus entendre sa voix
Cesser enfin de lui écrire
Chaque jour la dernière fois.

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J'avais rêvé de l'impossible,
J'avais construit notre passion.
Mais il n'était pas disponible
Il faut me faire une raison.

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J'avais tissé une aventure
Illuminé des lendemains
J'avais peint des matins d'azur
Et des soirs aux mille parfums.

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Mais il ne vivait que pour elle
Dans le cocon de sa présence.
Il voulait lui rester fidèle
Par habitude ou par décence.

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Au plus profond de ma tempête
Quand percera une éclaircie,
Au plus sombre de ma défaite
Il faudra bien que je sourie.

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J'envelopperai mes chimères
Dans un beau papier souvenir
je détruirai mon goût amer
L'indécence de mes délires.

Qu'il me laisse le temps
De ne plus dire "lui".

                                                                                             Rainbow (archives 98)

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Gay, gay, marions-nous
Puisqu'aujourd'hui c'est tendance.
Gay, gay, marions-nous
Assumons nos différences.

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On va nous montrer du doigt,
On va nous traiter de folles,
En justes noces on convole
Fièrement, sans foi, ni loi.

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Société presqu'invalide,
Moeurs trop vite déliées
Ne font que lâcher la bride
Aux couples d'homosexués.

Gay, gay, marions-nous
En épousailles hors normes
Masculin pluriel en somme,
Soyons zen, soyons fous...

Un bras d'honneur aux tabous
Aux gens qui nous indiffèrent.
Notre amour on ne peut taire.
Gay, gay, marions-nous.
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Ne voyez pas, amis, dans ma façon un peu gouailleuse de m'être "égayée", matière à débat sur le sujet.
Ce n'est qu'une poésie dans l'inspiration soudaine.
Rainbow (01/11)

Le café était chaud, généreux, parfumé,
Tout fumant et fin prêt pour être savouré
Par un vrai connaisseur aimant son goût subtil.
Mais le temps qui s'en va met l'arôme en péril.
De chaud, il devint tiède. Il a trop attendu
Qu'on vienne le goûter. Mais on n'est pas venu...

Prudence ne fut pas ce jour-là une alliée.
Ainsi l'invitation fut-elle spontanée.
Le logis est modeste, le luxe en est absent.
Même un très bon café n'était pas du tout sûr
D'allécher le palais d'un homme de son rang,
Qui aurait, pour franchir le seuil de la maison,
Dû mettre sa fierté dans une humble posture.

Novembre s'étendait dans sa grise torpeur.
La nuit prit le jardin dans son manteau de brume.
La maison frissonna d'une froide amertume.
Quant au café glacé, il perdit sa saveur.

Archives 97

Il y a tant de mots qui couronnent la France,
Tant de mots lumineux aux mille résonances.
Des mots simples, vivants qui font chanter la terre
Et trembler l'herbe folle qui pousse entre les pierres.
***
Les mots abandonnés aux plumes des poètes
Ombrent le ciel d'été quand passe l'alouette,
Hument le vent du soir en haut de la colline
Ou s'enivrent gaiment entre les pieds de vigne.
***

Les mots sucrés, velours, à l'abri des ramures,
S'enhardissent et lutinent, assoiffés de verdure.
Et quand les mots éclatent sous un ciel d'orage
Les mots bleu océan badinent sur la plage.
***

Il est des mots savants qui n'ont pas de musique.
Des mots secs et tranchants sans âme et sans réplique.
Il est des mots d'effroi qui condamnent les guerres.
Il est des mots sanglants qui endeuillent la terre.
***

Les mots fous s'éparpillent parmi les fleurs des champs,
Courent après les abeilles ivres du gai printemps.
Et les mots souverains au sommet des montagnes
Peignent un camaïeu de bruyères et gentianes.
***

Il est des mots soyeux qui s'effilochent au vent,
Faits de parfums secrets, de promesses d'amants.
Il est des mots d'amour, galvaudés, ordinaires,
Qui résonnent  à tout coeur, se pâment ou bien galèrent.
***

Celui qui n'entre pas dans la ronde des mots
Pour en apprivoiser l'incroyable mouvance,
Nuancer les couleurs pour les rendre plus beaux,
Celui-là dansera le pas de l'ignorance.

                  Rainbow

Voici le printemps joli
Chante, chante, do, fa, ré, mi.
***
Dans l'air plein de promesses
Flotte une transparence.
Les mésanges s'adressent
De folles révérences.

Voici le printemps joli
Chante, chante, do, fa, ré,mi.

Le ciel plein de lumière
Ambre mes yeux ravis.
Là-bas sur la clairière
L'arc en ciel se déplie.

        


  Voici le printemps joli
Chante, chante, do, fa, ré, mi.

Le désir ouvre ses veines
A la sève qui jaillit.
La vie court à perdre haleine
Dans le bleu de l'éclaircie.

Voici le printemps joli
Chante, chante do, fa, ré, mi.

Le coeur est ceri-ise
Chante Jean Ferrat.
Et sa voix exqui-ise
Qui résonne en moi

Me dicte ces rimes
Que je pose là,
Que le vent des cimes
Lui emportera.

Voici le printemps joli
                Chante, chante-le pour lui