Elle s’appelait Rose, cela te faisait rire.
Quatre petites lettres, en somme dérisoires
Tenant si peu de place au fond de la mémoire.
Quatre pétales épars parmi les souvenirs.
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Elle s’appelait Rose, vaporeuse, irréelle,
Dangereuse innocence, redoutable candeur.
Son sourire te damna et tu la trouvas belle
Sans te douter qu’en moi s’insinuait la peur.
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Tu ne pus résister à sa grâce divine
Quand Rose éparpilla ses tendres effeuillures.
Alors que dans mon coeur s’accrochaient les épines,
Tu caressais sa chair, la mienne était blessures.
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Elle s’appelait Rose, fleur de toutes saisons
Que ta virilité apprenait à éclore.
Son parfum virginal embaumait les sillons
De vos délires fous s’apaisant à l’aurore.
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Elle s’appelait Rose et puis tu la quittas,
Peut-être un peu trop las, peut-être trop coupable.
Ton sourire vaincu, tes gestes maladroits
Allaient-ils me suffire pour être encor’ aimable ?