La saison du bonheur aux couleurs du passé.
Visages souriants sous ma lampe complice.
Un été radieux ; dur et tendre délice
Que ces joues rebondies sur un papier usé.
Trois visages fruités, trois visages heureux
Offerts à la lumière, à son ciel de clémence
A ses frissons d'oiseaux effleurant le silence.
Le soleil s'arc-boute au plissé de nos yeux.
Me voici à sept ans, fragile chrysalide
Retenant prisonnier l'envol du papillon.
Le zéphyr trouble l'ordre de mes cheveux blonds
Et découvre un genou sous ma roble fluide.
Nous étions immergés dans un bonheur si clair
Nos coeurs à l'unisson de la saison si belle
Nous dévorions la vie à saveur immortelle
Toutes les fleurs du monde envahissaient nos chairs.
Ces beaux minois figés au sourire si sage
Ignoraient qu'à leurs veines déjà s'accrochaient
Délabrements et joies que leurs vies tisseraient
En paradis soyeux ou en terre sauvage.
Le coeur endolori, je ferme le tiroir.
Repose, bel été, à l'abri dans le noir !
Rainbow (août 2012)